Les divisions cellulaires

d'Anaïs Sartini

 

 

SYNOPSIS

 

« Les divisions cellulaires » est un film sur la thématique de la filiation qui raconte les transformations d’une famille et de la société. Avec Mathilde, ma compagne, nous souhaitons faire un enfant avec la méthode ROPA, une technique de PMA, Procréation Médicalement Assistée, pour les couples lesbiens. ROPA signifie Réception de l'Ovocyte de la Partenaire, appelée également « maternité partagée » : Mathilde porterait l'enfant issu de mon ovule. Mais la méthode ROPA est illégale en France, considérée comme un don d'ovocyte ou une GPA, et les nombreux obstacles administratifs, géographiques et financiers rendent ce parcours obscur et compliqué.

 

Nous passons de nombreuses soirées devant l'ordinateur pour trouver des informations concernant la méthode, quels pays la pratiquent, les étapes du protocole, son coût, les trajets... En communions devant l'écran, nous suivons les images semées sur notre chemin, telles des croyantes en besoin d’icône ; la photo d'une gynécologue sur Doctolib, les images de Google Maps d'une clinique portugaise, les photos de donneurs sur le site d'une banque de sperme. Quel traitement commencer, et avec qui ? Comment se passe une ponction ovarienne, et à quel moment doit-on prendre nos billets d’avion ? Nous écoutons ce gynécologue portugais, en visioconférence, qui nous parle dans une langue mélangeant l'anglais, le français, et le portugais. Comment faire confiance à cet inconnu quand tout nous paraît si complexe ? Quand nos corps sont en jeu ? J'ai peur et je suis Mathilde, qui elle aussi a peur, et se lance à mes côtés dans cette aventure qui nous semble parfois une folie. Et si ça ne marchait pas ? Pourquoi vouloir construire une famille avec la méthode ROPA ? À mesure que les saisons passent, le passé refait surface. À travers notre parcours de PMA, je déroule le fils de mon passé et cherche à comprendre pourquoi je suis attachée à l'idée de

filiation.

 

S'entremêlent alors deux histoires, deux époques. L'image de la gynécologue sur Doctolib me fait penser à une amie chez qui je m'étais réfugiée, adolescente, pour fuir l'ambiance familiale étouffante de ma maison. La photo du donneur me rappelle curieusement une photo de mon père enfant, en noir et blanc. Les images prennent corps, se transforment. Les grains d'une photographie argentique se changent en grains de sable. Des images mentales se glissent et mon récit en off tisse des liens entre le passé et le présent, pour donner sens à ce qui a été et ce qui est en devenir, ce que j’ai été et ce que je suis en train de devenir.

 

LA RÉALISATRICE

 

Diplômée d’un Bachelor réalisation audiovisuelle de 3IS, Institut International de l'Image et du Son en 2008, et plus récemment d’un Master 2 Cinéma et Audiovisuel de la Sorbonne Nouvelle à Paris, j’ai fait mes premières expériences en production, au sein de Independant Films à Sydney, en Australie. J’ai par la suite principalement travaillé en tant qu'assistante de réalisation à Paris, notamment aux côtés du réalisateur japonais Nobuhiro Suwa, et du couple franco-italien Chiara Malta et Sébastien Laudenbach. 

 

Depuis 2010, je mène une activité de réalisatrice indépendante, j'ai produit, écrit et réalisé des courts-métrages au sein de Waa Films, dont certains ont été sélectionnés dans des festivals internationaux (Paris Court Devant, Curta Kinoforum Sao Paulo, Melbourne Queer Film Festival, ZineGoak Bilbao, Chéries-Chéris, Côté Court de Pantin, FEC Festival...) et diffusés sur des chaînes de télévision. Mon court-métrage Entre les corps a été censuré en mars 2012 au festival Les saisons parisiennes de Saint Petersbourg. Ce qui m’a conduit à réaliser un court-métrage en Russie, Spasibo, qui traite de l’invisibilité des homosexuels en Russie et a obtenu le Prix Spécial des Droits Humains au Festival Cinéma et Droits Humains d'Amnesty International à Paris en 2012. 

 

 

Depuis 2020, je travaille en étroite collaboration avec le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, à Paris, association dont les missions sont la conservation et la diffusion de films sur l’histoire des femmes et des personnes LGBTQ+. Correspondante pour le Centre en région Grand Est, j’interviens lors d’ateliers « genrimages », où j’accompagne les publics à analyser et déconstruire des stéréotypes de genre dans l’image et je les initie à l’écriture et à la réalisation de  films. J’ai également travaillé avec l’association Femmes et Cinéma, dont un court-métrage que j’aiaccompagné à la réécriture et à la réalisation fut diffusé sur France TV en 2024. 

 

 

Actuellement, je développe un projet de long métrage, Dans la ville de Dany, qui met en scène la quête identitaire d’une jeune femme dans le milieu militant féministe contemporain. Dans la ville de Dany a obtenu l’aide à l’écriture de la région Grand Est en 2022. Mon projet documentaire Les divisions cellulaires a obtenu l’Aide au concept de la ville et l’Eurométropole de Strasbourg en 2023, et l’aide à l’écriture de la région Grand Est en 2025. Il s’inscrit dans ma volonté de réaliser des films poétiques et engagés, qui questionnent les droits des femmes et des minorités, en France et à l’étranger.